Laplumeetlesmots

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A MA MANIERE...


Le jardin de Sidonie

jardin.jpg

 

 

 

 

Chaque matin,

A petits pas,

Son panier d’osier sous le bras,

Sidonie se rendait au jardin

Gorgé de rires enfantins.

 

Attirée ici et là

Par les nombreux éclats,

Elle avançait doucement,

Espérant surprendre les enfants.

Mais,  le temps d’arriver,

Tous s’étaient envolés

En laissant dans leur sillage

Qu'un frissonnement dans les branchages.

 

Les rires reprenaient

Plus loin sous le cerisier

Où la petite vieille trottinait,

S’attendant à les voir

Groupés là, vers la balançoire.

Une fois de plus

La ribambelle avait disparu,

Et seule la brise jouait avec l’escarpolette.

D’un mouvement léger

Elle la faisait descendre puis remonter,

Sans aucune fillette

Assise sur la planchette.

 

Sidonie la voyait pourtant

Cette joyeuse enfant.

Sa jupe voltigeait,

Ses pieds se tendaient,

Un souffle criait : « Encore plus haut !

Je veux rejoindre les oiseaux ! ».  

 

Mais d’autres rires l’appelaient,

Là où l’herbe pleine de rosée

Gardait trace du passage

Des petits êtres volages.

Ils s’étaient amusés

Avec le ballon crevé,

Le vélo rouillé

Et les poupées cassées,

C’était tout ce qui restait

A Sidonie d’un lointain passé.

 

Comme chaque matin,

Avec la cohue

Les rires s’étaient tus.

Elle était rentrée à petits pas,

Son panier d’osier sous le bras,

Rempli des rires enfantins

Qu’elle avait cueillis dans le jardin

 

Anne-Marie BONNAUD 

 


16/09/2013
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Souvenirs lointains...

Mon H.L.M

 

Habitation à loyer modéré

Sais-tu combien je t’aimais ?

Et toi qui maintenant l’habite,

Sais-tu que j’y ai vécu, petite ?

 

Ce bloc blanc de quatre étages

Qui n’avait pas encore d’âge,

Aux balcons rouges

Côté route,  là où tout bouge,

Aux balcons bleus

Côté terrain de jeux,  pour enfants heureux,

Sais-tu qu’il fut pour ma sœur, mes frères et moi,

Digne de la demeure d’un roi ?

 

Notre royaume se méritait et

Pour l’atteindre nous avions à monter

Deux par deux, vu notre âge,

Toute une envolée de marches

Qui nous conduisait au second étage,

Où quatre portes s’alignaient,

La notre étant celle en premier

 

Plus à aller tremblant le soir

Pour trouver un WC tout noir

Au fond d’une sinistre courette,

Sans même la clarté d’une allumette !

 

Plus de poêle à charbon

Dans toute la maison

Mais des radiateurs

Irradiant la chaleur !

 

Plus de cuvette

Pour la toilette,

Une baignoire, un lavabo,

Et de l’eau chaude à gogo !

 

Plus entassés dans deux chambres,

Mais des pièces aérées et grandes 

Pour accueillir des lits d’enfants,

Sans envahir celle des parents !

 

Plus à jouer confinés

Dans un malheureux mètre carré,

Mais dans un terrain approprié

Avec gazon, et même des poiriers !

 

Dans cette cité sans pavillon,

Pour les enfants que nous étions,

Aucune sensation de prison

Mais de la joie assurée

Pour des dizaines d’années.

 

Et ça riait,

Et ça piaillait,

Et ça jouait,

Et ça se chamaillait,

Surveillés par nos mères

Occupées à leurs tâches ménagères,

Prêtes à accourir pour leurs marmots

A la moindre annonce d'un bobo.

 

Enfants de ces nombreuses cités,

Vous souvenez-vous 

Comme nous savions-nous amuser

Au milieu de ce béton

Qui ne comptait pas pour de bon ?

Un toboggan, nous nous envolions,

Un tourniquet, nous tourbillonnions,

Une tempête dans le bac à sable

Et voilà qu'apparaissaient des châteaux de sable.

 

Prenant modèle sur nos livres d’images,

Sans toutefois être vraiment très sages,

Nous devenions

Elfes, fées, lutins,

Laissant à d’autres le soin

De se faire Dragons, sorciers ou démons.

 

Que de princesses à sauver !

De Robinson Crusoé à aider !

De d’Artagnan à épauler !

De cowboys à retirer

D'entre les mains

De vilains indiens !

Et toutes ces poupées à soigner !

A dorloter !

A bichonner !

Entourées de bons et de méchants,

Pas trop méchants,

Juste assez pour faire peur

Aux toutes petites sœurs. 

 

Et aujourd'hui, êtres éthérés,

Sur ces balcons, le soir, vous m’apparaissez,

Auréolés d’un monde de silence,

Où revit notre tendre enfance,

L'enfance de ces gosses de cité,

Pas si malheureux d'y être enfermés.

 

A.M. Bonnaud

 (Cet extrait appartient exclusivement à l'auteur aux termes des articles L 111-1 et L 112-1 du Code de la propriété intellectuelle). 

 

 


25/07/2013
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Une journée d'été

 MELANGE FLEURI.jpg

 

 J’ouvre les yeux sur un ciel azuré

Et me hâte d’avaler mon petit déjeuner,

Puis, vêtue d'un tissu léger,

Des claquettes aux pieds,

Dans le jardin aux mille beautés

Je vais vite musarder.

 

L’herbe est devenue palette de couleurs :

Rouge, orange, bleu, or,

Sont autant de fleurs

Aux divines senteurs,

Habitées de papillons et d'abeilles qui de leur vole

Font frissonner les fragiles corolles.

 

Le soir, dans la fraîcheur retrouvée,

Je divague dans le jardin

Où les ombres des pêchers

M’envoûtent de leur parfum.

Mais le cri d'une chouette dans le lointain

Me fait me rappeler ce que j'avais oublié :

La nuit appartient aux êtres éthérés.

 

Je laisse le jardin se couvrir d'une brume

Et sous les rayons de la lune

Je vais rejoindre ma chambre emplie

des milles et un chuchotis,

venus de cette étrange nuit

Où ce bel été

N’en finit pas de se raconter…

 

A.M. Bonnaud

 

 

 


22/07/2013
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Les fraises

 

Ce matin

En promenant le chien,

Deux fraises mures

M’attendaient dans le jardin.

Et ceci n’est pas pour rimer,

Point de frime

C’est la vérité,

Vraie de vraie.

 

Pas question

De les laisser aux limaçons !

Elles étaient trop tentantes,

Trop appétissantes,

Je n’ai pu résister

Et…

Je les ai mangées.

Toujours pas pour la rime,

C’est la vérité,

Vraie de vraie.

 

Le chien ?

Et bien le chien

A fait sans moi

La balade de son choix…

 


 


20/06/2013
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Dis, maman

Dis maman,

C’est quand qu’on devient

Grand ?

 

Ne sois donc pas si pressé

De passer de l’autre côté

Et ne réclame pas

Après ce que tu ne connais pas.

 

Petit bonhomme,

Toi qui n’es pas plus haut

Que trois pommes,

Reste dans la cour des petits,

Tu as bien le temps

D’aller dans celle des grands.

Joue avec tes billes,

Ton ballon

Et tes quilles.

Joue aux apaches

Á saute mouton,

Á cache-cache.

Profite de tes printemps sucrés,

De tes étés enchantés,

De tes aurores dorées.

Savoure tes rendez-vous au crépuscule

Où papillons et libellules

Sont les seuls témoins

De tes premières étreintes.

 

Petit bonhomme,

Quand tu seras plus grand

Que trois pommes,

Que les années se seront envolées

Comme les feuilles des arbres

Dans un ciel venté,

Quand d’automnes mordorés

En hivers gelés

Le temps se sera écoulé,

Si tu as su garder en toi

L’enfant que tu étais autrefois

C’est que tu auras compris

Que même avec des cheveux gris,

Des veines bleutées

Et le dos voûté,

C’est toi qui choisis le moment

Où tu voudras devenir grand

Ou rester enfant

Éternellement... 

 

Anne-Marie Bonnaud

(Cet extrait appartient exclusivement à l'auteur aux termes des articles L 111-1 et L 112-1 du Code de la propriété intellectuelle). 


13/06/2013
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Un jour

Un jour,

Quand le ciel sera trop chagrin,

Que la pluie n’aura pas de fin,

Pour ne pas être la sœur

De ce cheval blanc, mort

Sans avoir jamais vu le beau temps,

Je sais que je partirai.

 

Un jour,

Lors d’une aube nouvelle        

Ou d’un crépuscule naissant,         

A l’appel d’un vol de cygne blanc, 

Sans bagage 

Ni sac de voyage,

Je sais que je partirai.

 

Un jour,

J’appellerai cet oiseau,

Celui qui vole tout là haut,

Prisonnier comme moi

De ce ciel gris et bas,

Un jour,

Oui, je le sais,

Je déciderai

De m’envoler

Pour vivre dans un ailleurs bleuté.

 

 

 

 

 

 


28/05/2013
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Mots et phrases

 

Accourez mots,

Affluez phrases,

Virgules et points

Mettez-vous en place.

Faites-moi m’interroger,         

M’esclaffer,                            

Me fâcher.                              

Offrez-moi des sourires

Des soupirs,

Des désirs.                                            

Donnez-moi un pays,

Pour y vivre et mourir.    

Puis alors,

Magie des mots,

Mystère des phrases,

Faites renaître

Sur cette page

Une aube sans nuage, 

Un crépuscule sans orage.

Puis, que tout reste en place.

 

 

Anne-Marie Bonnaud (texte protégé)

 

 




24/04/2013
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Je me demande

 

Je me demande…

Je me demande si, un jour,
L’homme saura être assez sage
Pour accepter l’autre,
Même s’il n’est pas à son image.

Que lui importe 
Si « Il», aime « Il »
Ou si « Elle », aime « Elle ».
Ensemble ne font-ils pas
Un aussi joli pluriel
Qu’un « Il » avec une « Elle » ?

Je me demande…
Je me demande si, un jour,
L’homme saura être tolérance
Pour ne plus mettre sur la balance
Une peau noire, une blanche

Même si…
Même si en musique
Une blanche vaut deux noirs
Et une noire, deux croches ;
Voilà sans doute
Pourquoi tant d’anicroches…

Je me demande…
Je me demande si, un jour,
L’homme ne verra plus la différence entre
« Il » et « Il »,
Ou « Elle » et « Elle »
Ou « Il » et « Elle »
Après tout, tous sont des gens qui s’aiment.
Et qu’importe aussi leur couleur,
L’homme ne voit-il pas
Que c’est lui seul, le malheur.


19/04/2013
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Le livre

 

 

 

 

Au bébé joufflu

Le livre en tissu.

Au Joli poupon

Le livre en carton.

A l’enfant sage

Le livre d’images

 

 

Livre d’aventures

Pour les petits durs.

Livre fantastique

Pour les drôles de loustics.

Livres de fées

Pour enfants enchantés.

 

 

Plaisir de lire,

De rêver,

De découvrir,

D'oublier,

De sourire,

Et de partager.

 

 

 

Anne-Marie BONNAUD

(texte protégé)

 

 

 

 

 

 

 


16/04/2013
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