Le jardin de Sidonie
Chaque matin,
A petits pas,
Son panier d’osier sous le bras,
Sidonie se rendait au jardin
Gorgé de rires enfantins.
Attirée ici et là
Par les nombreux éclats,
Elle avançait doucement,
Espérant surprendre les enfants.
Mais, le temps d’arriver,
Tous s’étaient envolés
En laissant dans leur sillage
Qu'un frissonnement dans les branchages.
Les rires reprenaient
Plus loin sous le cerisier
Où la petite vieille trottinait,
S’attendant à les voir
Groupés là, vers la balançoire.
Une fois de plus
La ribambelle avait disparu,
Et seule la brise jouait avec l’escarpolette.
D’un mouvement léger
Elle la faisait descendre puis remonter,
Sans aucune fillette
Assise sur la planchette.
Sidonie la voyait pourtant
Cette joyeuse enfant.
Sa jupe voltigeait,
Ses pieds se tendaient,
Un souffle criait : « Encore plus haut !
Je veux rejoindre les oiseaux ! ».
Mais d’autres rires l’appelaient,
Là où l’herbe pleine de rosée
Gardait trace du passage
Des petits êtres volages.
Ils s’étaient amusés
Avec le ballon crevé,
Le vélo rouillé
Et les poupées cassées,
C’était tout ce qui restait
A Sidonie d’un lointain passé.
Comme chaque matin,
Avec la cohue
Les rires s’étaient tus.
Elle était rentrée à petits pas,
Son panier d’osier sous le bras,
Rempli des rires enfantins
Qu’elle avait cueillis dans le jardin
Anne-Marie BONNAUD
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