Laplumeetlesmots

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FILMS


Magie du cinéma

 

 

 

 

 

Je suis l’enfant,

Il est le magicien.

La salle est obscure,

La scène éclairée par la lune.  

La nuit est traversée de chuchotis,

D’abracadabras,

De signes magiques.

Oh, enchantement !

D’un chapeau noir 

Jaillissent des étoiles,

S’échappent des foulards,

S’envolent des colombes,

Bondissent des lapins.

Je suis l’enfant aux yeux ébahis,

Il est le magicien aux milles surprises.

 

(AM BONNAUD, texte protégé)

 

 

 

 

 

Les années ont passé. L’adulte a toujours besoin d’être émerveillé. L’extraordinaire, le fantastique, le merveilleux, il ne va plus le chercher auprès du magicien de son enfance, il sait où trouver mieux…

 

 

 

 

 

Il entre dans la salle obscure,

Et se prépare à l’aventure.

Il repère une place,

Juste ce qu’il faut,

Ni trop bas ni trop haut.

Il se glisse entre les fauteuils satinés,

Quitte son manteau de pluie,

Et le voilà plongée dans la nuit.

Des invisibles font comme lui,

Remuent encore une fois, puis,

Les derniers murmures se taisent,

Les mouvements cessent,

Les souffles en suspend attendent,

Les regards fouillent la nébulosité,

Et voient en émerger une fenêtre illuminée.

Elle s’ouvre et fait paraître

Un monde peuplé de mille merveilles.

 

(AM BONNAUD, texte protégé)

 

Les étranges lunettes posées sur le nez sont dotées d’un pouvoir plus étrange encore, celui d’amener jusqu’à l'adulte un monde fascinant. Ça y est, le voilà absorbé par l'image, il bascule dans l’imaginaire de J.R.R. Tolkien...

 

                                  

 

 

 

 

LE HOBBIT

 

 


 

Ce film de fantasy est le premier d’une série de trois  (2012, 2013 et 2014). Il est réalisé, produit et coécrit par Peter Jackson. Ce triptyque est l’adaptation du roman éponyme de J.R.R. Tolkien, paru en 1937, Bilbo le Hobbit. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’adaptation du Seigneur des anneaux, paru en trois films (2001-2003), également réalisés par Peter Jackson.

 

Bon, j’admets mon ignorance en la matière, je découvre seulement... Je n’ai ni lu ni vu l’adaptation du Seigneur des anneaux. Tout comme j’ignorais ce qu’était un Hobbit. Cet être m’est sympathique, à l'inverse de tout ces super héros. Le Hobbit, comme ses frères, est peu enclin à affronter le danger, l’action ou l’aventure, préférant rester bien au chaud dans sa demeure. Je le trouve donc d’autant courageux et encore plus sympathique lorsque, après de brèves hésitations, il accepte de suivre le magicien Gandall le Gris et les treize nains dans un long et dangereux voyage. Leur projet et de reconquérir le Mont Solitaire, anciennement terre des nains. Ils en ont été chassés par un dragon qui, après avoir tout détruit, s’est approprié le lieu et le trésor.

 

Merveilleuses lunettes, sous mes yeux s’agitent les gobelins, les orques, les araignées géantes, les sorciers, des paysages légendaires...  Des oiseaux volent vers moi sans me toucher, des elfes s’approchent sans me deviner, une épée m'a "presque" blessée, oui, c’est vraiment un monde magique…

 

Magie, encore magie ! A peine le temps de participer à cette aventure que je suis déjà de retour. Et pourtant le périple a duré trois heures, comme quoi... on ne s'ennuie pas.

 

Ceci dit, j’ai acheté le roman de J.R.F. Tolkien : Bilbo le Hobbit. Je suis trop impatiente de connaître la suite, surtout que la fin cinématographique n'est prévue que pour 2014. Puis, je vous avouerai que j'ai très envie de "goûter" un peu ce genre d'écriture. Si Tolkien m’envoûte, je récidiverai avec Le Seigneur des anneaux, le roman et les films.

 

Pour cela, il faut posséder la candeur de l'enfant, son regard émerveillé, car lui seul possède la clef qui donne accès à de bien jolis songes...

 

 

 


25/01/2013
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Séraphine de Senlis

Il m’aura fallu ce très beau film de Martin Provost pour découvrir Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (1864-1942). Sans ce film, serait-elle seulement venue jusqu’à moi ? Comment ne pas songer en voyant le destin de cette artiste à une autre femme qui fut elle aussi internée, Camille Claudel, sculptrice et élève d'Auguste Rodin. Je me questionne : l'Art n'aimerait-il pas les femmes...

 

 

 

 

 

 

 

 

SERAPHINE DE SENLIS

 

 

 

 

 

Ce dimanche, le ciel était bas, gris, pluvieux, un temps à ne pas mettre le nez dehors, ni la truffe de son chien d’ailleurs. Le chat l’avait bien compris, il s’était abstenu de sa sortie dominicale, préférant s’accaparer le seul fauteuil près du poêle où, roulé en boule, il s’était sitôt endormi. Je n’avais pas tenté de le chasser, regardant d’un œil morne la campagne que cachait en partie un rideau de brume. Ah, que j’avais envie de voir ce décor fuligineux se changer en couleurs !

 

 

Est-ce mon envie de luminosité qui fit sortir des brumes une femme, une peintre. Elle arpentait la campagne, vêtue d’une miséreuse veste noire et d’une jupe du même ton, tout aussi miséreuse. Un châle recouvrait ses épaules. Un vieux chapeau la coiffait, retenant à peine ses longs cheveux. Un parapluie dépassait du cabas qu’elle tenait en main et qu’elle remplissait, au fur et à mesure de son errance, de ces choses que la nature nous donne gratuitement : feuilles, herbes, fleurs… Sans compter ce qu’elle puisait dans la rivière et qu’elle enfermait dans des pots. Puis, en entendant les cloches de l’église sonner, elle pressa le pas et arriva à temps pour la messe. Après avoir prié et chanté avec les autres, elle ne sortit pas tout de suite, elle s’approcha des cierges et versa de la cire chaude dans un des pots qu’elle sortit de son sac. Qu’avait-elle l’intention de faire de toutes ces trouvailles ?

 

 

L’image éthérée de ma promeneuse solitaire, mon errante, celle que je regardais et qui s’arrêtait par instant pour contempler le paysage ou encore parler aux arbres, aux fleurs et aux oiseaux, avait un nom, elle s’appelait… Séraphine. Je commençais à peine à faire sa connaissance mais les habitants de Senlis, eux, savaient très bien qui elle était, même si à leurs yeux elle n’était rien, rien qu’une simple femme de ménage qui travaillait dans les familles bourgeoises. Une sauvage, une originale, qui préférait dépenser le maigre argent que lui procurait son dur labeur à acheter chez le droguiste des pots de Ripolin plutôt que de la nourriture ou du bois de chauffage. Une femme bizarre qui se renfermait chez elle, condamnant sa porte à tous par une inscription accrochée à la poignée : Séraphine ne reçoit pas.

 

S’ils avaient pu se glisser tout comme moi, en douce, dans cette chambre, quelle aurait été leur surprise. Sous le regard bienveillant d’une reproduction de la Sainte Vierge, des dizaines de bougies s’alignaient sur une table, le dessus d’une cheminée, le sol. Au milieu de toutes ces lueurs, la femme de ménage de Senlis disparaissait pour faire place à l’artiste. Et quelle artiste extraordinaire ! L’autodidacte peignait sur une planche de bois, (plus tard elle utilisera de la toile). Et cette fois ci, si elle se mettait à genoux, ce n'était pas pour frotter des planchers, c'était pour faire jaillir de son pinceau des formes gorgées de couleurs et de lumière. Ces couleurs et ces pigments, elle les avait elle-même préparés un peu plus tôt en dosant, broyant, mélangeant les végétaux glanés au hasard de ses promenades, y ajoutant ce fameux Ripolin, objet de ces privations. Là était le secret de Séraphine ! Bonne à tout faire le jour, artiste de grand talent la nuit.

 

 

Ses œuvres seraient-elles seulement parvenues jusqu’à nous sans Wilhelm Uhde ?

 

Ce collectionneur et critique d’art, protecteur de la peinture française du début du XXème siècle, l’employa pour faire son ménage et c’est incidemment, en allant chez des notables, qu’il découvrit une peinture faite sur une planche de bois par… Séraphine, sa femme de ménage. Grâce à lui, elle sortit de l’ombre où elle se tenait.

 

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Le chat en s’éveillant m’a tirée de ma rêverie. Je n’irai pas au-delà, je vous invite à découvrir ce film et j’espère que tout comme moi vous aurez la curiosité d’en apprendre davantage sur cette peintre méconnue.

 

A peintre extraordinaire, actrice extraordinaire. Je tiens à saluer la comédienne qui interprète le rôle de Séraphine, Yolande Moreau. Son interprétation lui a valu le César de la meilleure actrice pour la seconde fois de sa carrière. Bravo, elle le méritait amplement ! 

 

 

 

 

 

               


17/01/2013
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